Leonardo García Alarcón et Fabrice Murgia se sont rencontrés en 2020, en plein confinement, à Dijon où, splendide point final de l’ère Joyeux, la résurrection du Palais enchanté de Luigi Rossi (Il Palazzo Incantato) marquait aussi les débuts à l’opéra de l’artiste, jusque là acteur, auteur, metteur en scène de théâtre, réalisateur et fondateur de la Compagnie Artara. Toutes casquettes que l’on retrouve dans Seasons, dont la carrière aura été elle aussi victime de la pandémie puisque sa création a été repoussée jusqu’à ce jour de l’automne 2024.
Basé sur une idée musicale originale du chef de Cappella Mediterranea (et directeur artistique de La Cité Bleue), baptisé « une création de cinéma-théâtre musical », Seasons confirme le style Murgia, attaché à enfoncer le clou, déjà bien martelé au fil des quatre heures du Palazzo Incantato, d’une certaine Ultra Moderne Solitude. La pitoyable année 2020 a infiltré le destin des deux spectacles, l’alibi pandémique ne servant que de symptôme émergé d’un état des lieux de l’humanité, où le collectif a progressivement marqué le pas devant l’individualisme, l’ultra-connexion à laquelle les dernières décennies ont conduit, au lieu de relier les hommes et les femmes de la planète, n’ayant fait que les contraindre au repli sur soi, et même à l’enfermement.