Un oratorio dont l’histoire débute là où l’opéra-oratorio de Manza Il Paradiso perduto se termine : après la chute du jardin d’Eden
Le goût de Leonardo Garcia Alarcón pour aller dénicher des partitions oubliées est bien connu, comme ce fut le cas avec Falvetti et son Diluvio universale de 1682, redécouvert en 2010 et joué, depuis, des dizaines de fois. En sera-t-il de même avec cet oratorio d’Antonio Draghi, Il dono della vita eterna ?
L’an dernier, à Lyon, Franck-Emmanuel Comte et son ensemble, Le Concert de l’Hostel Dieu, redonnaient vie à un opéra-oratorio passionnant signé Luigi Manza (1657-1719 ?) : Il Paradiso perduto. Ce fut un paradis retrouvé[1]. Et ce mardi soir, à Dijon, ce fut une autre révélation, dont l’histoire débutait là où l’opéra-oratorio de Manza se terminait : après la chute du jardin d’Eden.
C’est alors que survient la lumière, l’espérance d’une autre voie, celle de l’Amour divin, divinement interprété par Mariana Flores, dont la puissance, la poésie, les mélismes font de ce personnage le phare de ce spectacle. Elle est la consolation bouleversante, promesse d’une éternité dans l’au-delà de la mort. Elle raconte la passion du Christ. Et Dieu le père lui-même est convoqué. Ému, compatissant, il consent à la miséricorde. Touchant, Alejandro Meerapfel y est parfait car humain.