Le destin, qui en son temps a réservé à l’Orfeo de Monteverdi la place privilégiée dans l’histoire dont il jouit aujourd’hui, a voulu que sa création au Festival International de Santander soit également inscrite dans les annales de la capitale cantabrique puisqu’elle s’est déroulée dans la plus chaleureuse d’entre elles. Anecdotes mises à part, le débarquement de la Cappella Mediterranea, du Coro de Cámara Namur et de Leonardo García Alarcón dans la baie de Santander ne pouvait être plus heureux ni son succès plus retentissant, ce qui ne surprendrait pas les aficionados informés de celui que le chef argentin a récolté en son temps au Teatro Real avec la même tâche.
La surprise – si l’on peut dire – a été pour moi de constater que le reste de la distribution s’est comportée à un niveau très homogène, tant au niveau de l’interprétation que du chant. J’ai été particulièrement frappé par Mariana Flores (Euridice et La Musica), Coline Dutilleul (Messaggiera) et Alessandro Giangrande (Apollo), de véritables maîtres chanteurs, maîtrisant aussi bien le chant austère dépourvu de toute fioriture que le chant mélismatique et fleuri lorsque l’émotion l’exige.