Opéra Magazine: Amour à mort à Nancy

La basse sonore d’Andreas Wolf impressionne toujours par sa chaleur et sa beauté de timbre, même si son Tancrède, qui sollicite beaucoup l’aigu, montre parfois un peu de raideur. À l’inverse, Mariana Flores émerveille par sa variété d’accent, caressante dans l’attaque de « Si dolce è il tormento » – rapidement développé en madrigal – et particulièrement émouvante dans les dernières paroles de Clorinde « S’apre il ciel ; io vado in pace »

Créé à la Cité bleue de Genève en mai dernier, Amour à mort est un montage original qui prend pour base Il combattimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi, pour tisser une plus vaste narration déclinant le couple Eros/Thanatos autour de la Jérusalem délivrée du Tasse. Réunissant quatre comédiens, cinq chanteurs et quelques musiciens de la Cappella Mediterranea, ce spectacle est la troisième collaboration entre Leonardo García Alarcón et Jean-Yves Ruf, après le succès d’Elena de Cavalli et de La finta pazza de Sacrati.

Le madrigal de Monteverdi, décrivant l’amour-passion entre le paladin chrétien et la belle Sarrasine guerrière – qui ne peut se résoudre que par la mort de l’héroïne après un terrible combat, non sans qu’elle ait demandé à son vainqueur de la baptiser à l’article de la mort – constitue bien l’épine dorsale du projet. Mais s’y agrègent bien d’autres musiques : des Monteverdi, profanes ou religieux, des madrigaux de contemporains (Francesco Neri, Luca Marenzio, Sigismondo d’India), mais aussi du Guillaume Dufay, et même du Jean-Sébastien Bach ! Pour les textes aussi, chantés ou dits, on convoque, certes, essentiellement le Tasse, mais également…

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